Trente ans après sa naissance, le fameux @ vient d’intégrer le vocabulaire français. La Commission générale de terminologie et de néologie consacre en effet l’arobase dans un avis publié au Journal officiel du 8 décembre 2002.
« Arobase, nom féminin : caractère @ fréquemment employé dans les adresses de courrier électronique pour séparer le nom identifiant l’utilisateur de celui du gestionnaire de la messagerie ». Telle est la définition adoptée par la Commission générale de terminologie et de néologie dans un avis [journal-officiel.gouv.fr] concernant le vocabulaire de l’internet et publié au Journal officiel le 8 décembre 2002.
Plus de trente ans après la création du courrier électronique par Ray Tomlinson, l’arobase (ou son synonyme « arrobe ») est devenue le symbole caractérisant le mode communicatif de l’internet, sa réelle « icône pop ». Selon plusieurs linguistes, l’origine de ce signe remonte au Moyen-âge où des moines copistes l’utilisèrent comme contraction du terme « ad », signifiant « vers » ou « auprès ». Au XVIIe siècle, il aurait également été utilisé par les cours de justice pour préciser le destinataire d’un document officiel. Il fut réutilisé, par la suite, dans le domaine commercial pour indiquer le prix d’une unité de produit. Son tracé résulterait, selon la Commission, « de la ligature grave avec le « a » de la préposition française « à », autrefois d’usage courant dans le commerce international ».
Alors que les anglophones utilisent le terme « at » ou « at-sign », la Commission générale de terminologie a choisi de retenir la notion d’ »arobase » ou son synonyme « arrobe » dérivé du terme arroba. Issu de l’arabe ar-roub signifiant le quart, il s’agit d’une ancienne unité de capacité et de poids. Le choix français se rapproche de celui retenu en Espagne ou au Portugal avec la simple notion « arroba ».
D’autres pays ont, quant à eux, choisi de recourir à une description plus imagée, souvent animale. Ainsi, la queue de singe a les faveurs des Allemands (klammeraffe) ou des Néerlandais (aperstaart). L’escargot se retrouve dans la langue italienne (chiocciolina), ou dans l’esperanto (heliko). Les Hongrois ont opté pour le ver de terre (kukac), les Danois pour l’éléphant (snabel a – « a » avec une trompe d’éléphant), les Russes pour le chien (sobachka) tandis que le terme le plus poétique reste le nom donné par la langue finlandaise : miukumauku, « le signe du miaou » censé représenter un chat miaulant.